L’art de montrer son désaccord et Donald

Je vais utiliser l’exemple de Trump pour développer cet article. Trump, soit on s’en fiche, soit on l’aime, soit on le déteste, mais peu importe ; il faut rester cohérent et rationnel lorsque l’on partage ses idées. J’écris ce texte car je trouve cela fascinant de réussir à attaquer une personne, peu importe la personne (de Hitler à mère Theresa) sans fournir des arguments basés sur des faits concrets.

J’aime utiliser la pyramide du désaccord de Paul Graham comme référence lorsqu’il s’agit de débattre d’un sujet. Elle est même accrochée sur le mur de mon salon depuis des années. Elle permet de bien situer le niveau d’une argumentation. Cette pyramide n’a rien d’exceptionnel c’est juste du bon sens.

Pour débattre d’un sujet, il faut d’abord trouver un terrain d’entente sur les faits, on ne peut pas commencer une discussion si on n’a pas au minimum un fait que les deux côtés ont pu observer et valider de la même manière. Une fois d’accord sur les faits, alors on peut commencer à envoyer son opinion.

J’entends souvent : “Trump est un con, il est un mauvais gestionnaire, il est misogyne, il est etc.”, alors bien sûr, je demande pourquoi et je reçois une multitude d’arguments invérifiables ou peu convaincants, ou encore sans vraiment de rapports comme : “Il cache le montant de ses impôts, c’est qu’il n’en paye pas”, “il est fils de riche, sa fortune vient de papa”, “Il est en faillite”. À quoi bon justifier sa logique de pensée en se basant sur des choses dont personne ne pourra certifier l’authenticité.

Si Trump était vraiment aussi con et si mauvais gestionnaire, alors pourquoi ses frères et sœurs, qui ont eu plus ou moins les mêmes chances que lui, ne sont-ils pas milliardaires également ? Papa aurait fait du favoritisme pour cet enfant en particulier ? Comment un con venant d’une famille de millionnaire a-t-il réussi à devenir milliardaire ? Est-ce si facile de passer de millionnaire à milliardaire ? Il faut se poser des questions pour faire évoluer un débat, il faut trouver toutes les questions nécessaires, même si elles sont stupides, et surtout arrêter de fournir sans arrêt des réponses. On ne peut pas se baser entièrement sur le raisonnement intellectuel des médias, il faut systématiquement maintenir un sens critique. Nous sommes des lecteurs et auditeurs de médias, il faut se rappeler que nous ne sommes pas leurs poubelles mentales dans lesquelles ils peuvent jeter tout et n’importe quoi.

Le but, ce n’est pas de savoir qui va remporter le débat ou de trouver un vainqueur. Le but est de développer la compréhension d’un sujet de manière synchrone entre deux partis qui s’opposent, en construisant la discussion de manière organisée et structurée. Pour ce faire, la pyramide de Graham est un bon outil de rappel à l’ordre. Attention, il s’agit d’une tentative de hiérarchisation du désaccord, il existe peut-être une manière encore plus efficace et précise.

Franchement, lorsque de manière répétitive, on émet des mots et des phrases qui se situent au premier niveau de cette pyramide, cela revient presque à admettre ouvertement qu’on est intellectuellement malhonnête, intentionnellement ou non. On ne peut pas lancer des affirmations fortes, comme des insultes de premier degré, en opposant à l’autre que c’est la vérité vraie sans fournir une explication sacrément solide, et je dis bien sacrément solide.

Dans une note finale, j’ai l’impression, et peut-être que je me trompe, qu’il y a en fait deux écoles : ceux qui croient à ce qu’ils lisent dans les médias mainstream (qui est, dans la majorité des cas, simplement l’opinion d’un autre) et ceux qui, grâce à leur scepticisme et esprit critique, n’avalent pas n’importe quoi.

Don’t trust, verify.

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